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Il faut sauver le rugby anglais.

  • Photo du rédacteur: Thomas Vergnolle
    Thomas Vergnolle
  • 3 déc. 2024
  • 4 min de lecture

La plus grande star des réseaux sociaux du rugby peut-elle transformer le jeu anglais ? Un plan d’action pour la Premiership Women’s Rugby


Mesdames et messieurs, parlons d’Ilona Maher. Vous ne connaissez peut-être pas encore son nom, mais elle s’apprête à bouleverser l’univers de la Premiership Women’s Rugby (PWR) comme un plaquage parfaitement exécuté. À 28 ans, cette joueuse de rugby à 7 des États-Unis est bien plus qu’une athlète. Elle est une influenceuse mondiale, une voix pour la positivité corporelle, et une étude de cas vivante et vibrante sur la manière dont le marketing sportif peut transcender le terrain. Avec 4,6 millions d’abonnés sur Instagram et 3,2 millions sur TikTok, son audience dépasse de loin celle de la ligue qu’elle s’apprête à rejoindre. Mais voici la vraie question : son rayonnement peut-il élever la ligue ou se contentera-t-il d’éclairer son propre parcours ?


Le tournant pour le rugby féminin ?


Imaginez. Messi signe avec l’Inter Miami. Instagram s’embrase. Les ventes de billets explosent. Apple investit 2 milliards de dollars dans les droits de diffusion de la MLS. Voilà le modèle. Maintenant, remplacez Messi par Maher et la MLS par la PWR.


Injuste, dites-vous ? Peut-être. Il est vrai que Maher n’est pas Messi. Elle n’est pas la GOAT du rugby. Elle n’a joué que deux fois avec l’équipe américaine de rugby à 15. Sa célébrité repose autant sur son message de positivité corporelle que sur son talent sur le terrain. Mais c’est précisément ça, son atout. Elle représente une nouvelle génération de stars sportives : l’athlète-influenceuse. Elle est un peu comme Richard Branson en crampons, et pour la PWR, c’est un moment “Virgin”.


Que signifie ce moment ? Une opportunité. Mais aussi un risque.


Une opportunité en or (qui peut faire autant de bruit qu'un plaquage de Meafou (ref pour les rugbymans)


Soyons clairs : l’arrivée de Maher en PWR est une victoire. Point final. La ligue va bénéficier d’une visibilité qu’elle n’aurait jamais pu imaginer autrement. Les médias vont se ruer. Des clips des essais (et TikToks) de Maher vont inonder les réseaux sociaux. Des fans qui n’avaient jamais entendu parler du rugby vont commencer à chercher sur Google : « C’est quoi une mêlée ? »


Son arrivée crée une plateforme. Une chance pour la PWR de sortir de l’ombre des Red Roses et du championnat masculin. C’est comme décrocher un ticket d’or pour l’usine de Willy Wonka de l’attention médiatique mondiale. Mais ce ticket d’or a ses limites.


Le risque de tout miser sur une seule star


Voici le hic : Maher n’est pas une évangéliste du rugby. Elle n’est pas Messi ou Ronaldo, dont les fans sont avant tout des amateurs de football. Son audience la suit, elle. Son humour, sa personnalité, son message. Certains de ses fans ne savent même pas ce qu’est le rugby.


C’est là le défi. La PWR peut-elle tirer parti de la notoriété de Maher pour élargir son audience ou ne sera-t-elle qu’un passager dans le train de l’influenceuse ? Une ligue bâtie sur une seule star court le risque de s’effondrer lorsque cette star s’efface.


Regardez le retour de Cristiano Ronaldo à Manchester United. Le club a gagné un million d’abonnés du jour au lendemain. Mais ces abonnés sont-ils restés après son départ ? Probablement pas.


Un Playbook numérique pour la PWR


Comment la PWR peut-elle tirer parti de ce moment ? Voici la stratégie :


1. Racontez des histoires, pas juste des posts


Le sport, c’est des histoires. Des héros. Des rivaux. Des exploits. La narration de Maher—positivité corporelle, surmonter les obstacles, briser les barrières—est puissante. Mais c’est une seule histoire. La ligue doit en raconter plus.


Mettez en avant la passion des joueuses qui se battent pour l’amour du jeu. Soulignez les rivalités, les outsiders, l’émotion. Utilisez Maher comme porte d’entrée pour présenter aux fans toute la richesse du rugby féminin.


2. Formez des partenariats intelligents


Pensez partenariats. Pas simples parrainages. L’audience de Maher ne recherche pas que des moments rugby, elle veut du sens, des connexions. Collaborez avec des marques alignées sur ses valeurs—santé, bien-être, empowerment. Ces thèmes résonnent bien au-delà du terrain.


3. Laissez la liberté numérique


PWR, écoutez bien : laissez Maher être Maher. Cela signifie lui donner une certaine liberté éditoriale. Elle connaît son audience. Elle sait ce qui fonctionne. Laissez-lui injecter sa personnalité dans le contenu de la ligue. L’authenticité, pas le formatage, gagne dans l’ère numérique.


4. Penser global, agir local


L’audience de Maher est mondiale. Mais la PWR est enracinée en Angleterre. Faites le lien. Créez du contenu qui parle aux fans internationaux tout en restant fidèle à l’identité de la ligue. Diffusez des matchs sur TikTok. Organisez des questions-réponses avec les joueuses. Simplifiez le jargon du rugby pour le rendre accessible.


5. Investissez dans l’infrastructure


Rien de tout cela ne fonctionne sans une base solide. La PWR a besoin d’une équipe numérique robuste : gestionnaires des réseaux sociaux, monteurs vidéo, stratèges de contenu. Pensez à eux comme les avants dans cette mêlée numérique. Sans eux, le ballon n’avance pas.


Contre-arguments parce qu'on reste impartial et critique ici


Tout le monde n’est pas convaincu par l’expérience Maher. Les critiques affirment que sa célébrité ne se traduira pas en ventes de billets ou en droits télé. Ils pointent la nature éphémère de la culture des influenceurs. Vous vous souvenez des stars de Vine ? Exactement.


Mais voici la contre-argumentation : le sport n’est pas statique. Notre manière de le consommer évolue. TikTok est le nouveau résumé des moments forts. Les stories Instagram sont les nouvelles conférences de presse. Maher incarne ce changement. L’ignorer serait comme jouer au rugby sans demi de mêlée—une erreur.


Une nouvelle ère pour le rugby féminin donc ?


Alors, Ilona Maher peut-elle transformer le rugby anglais ? Pas seule. Mais elle n’en a pas besoin. Elle est l’acte d’ouverture. La ligue est le spectacle principal. Ensemble, elles peuvent créer quelque chose de plus grand que chacune séparément.


C’est l’occasion pour la PWR de faire des vagues—pas seulement en Angleterre, mais dans le monde entier. De montrer que le rugby féminin n’est pas qu’un sport. C’est un mouvement.


Le coup d’envoi est imminent. Le terrain est prêt. Maintenant, c’est à la PWR de jouer son meilleur match.


Parce que si elle réussit, Maher ne sera pas seulement le nom le plus célèbre de la ligue. Elle sera l’étincelle qui aura allumé la flamme d’une révolution rugby. Et ça, c’est un spectacle à ne pas manquer.

 
 
 

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